Prague, 1938. Alors que la ville est sur le point de tomber aux mains des nazis, un banquier londonien s’engage à sauver des centaines d’enfants voués à une mort certaine dans les camps de concentration. Au péril de sa vie, Nicholas Winton organise des convois vers l’Angleterre, où 669 enfants juifs trouvent refuge.
Une histoire vraie…
Restée méconnue pendant des décennies, est portée à l’écran par James Hawes. Le réalisateur choisit de ne pas en faire un documentaire avec images d’archives, mais de créer un vrai film avec une partie se déroulant quelques mois avant l’invasion de la Pologne par les Nazis, suivant le parcours et les démarches du jeune Winton interprété par Johnny Flynn, et les années 80 où Nicholas Winton, alors interprété par Anthony Hopkins, peine à passer à autre chose.
Que ce soit en 1939 ou en 1988, la réalisation est assez classique. C’est assez épuré et la mise en scène est classique pour ne pas dire académique. Les gros plans sur les objets marquants, les personnages, les plans en extérieur avec paysages et autres travellings sont soignés. La bande-originale de qualité et les décors nous plongent efficacement dans l’époque décrite.
… qui résonne avec force et émotion !
Avec plusieurs va-et-vient temporels, on découvre l’histoire de ceux qui ont permis de sauver 669 enfants. Bien que le film joue franchement la carte du pathos, c’est plutôt bien fait et pas trop pesant. C’est surtout efficace puisque l’on ne reste pas insensible dans la salle de cinéma. De toute manière, comment rester de marbre face à l’horreur que l’on ressent et aussi l’incompréhension face à ces événements abominables.
La colère, aussi ! Car, 85 ans après, le film résonne comme un puissant rappel des dangers persistants auxquels sont confrontés les enfants dans le monde. La dure réalité que malgré les avancées et les leçons du passé, l’humanité n’a pas encore réussi à garantir un avenir sûr pour ceux qui sont toujours pris pour cibles et/ou victimes innocentes des conflits.
Et puis bien sûr, en revenant au film, il y a Anthony Hopkins ! À 86 ans, il incarne un Nicholas qui tente de passer à autre chose, mais qui est toujours hanté par les événements passés. Son interprétation est bouleversante, reflétant toutes les émotions retenues par Winton qui n’a jamais partagé son histoire en plus de 40 ans. Les souvenirs, les photos, l’imagination qui ressassent les faits qui se sont déroulés et surtout les enfants qui n’ont pas pu être sauvés sont des éléments poignants du film.
Le spectateur, comme le personnage, absorbe tout cela jusqu’à craquer à la fin. Une humilité bouleversante et une touche d’espoir montrent qu’il suffit de personnes ordinaires pour réaliser de grandes choses.
Bref un joli film traitant d’un sujet unique, important et poignant ! Ce n’est pas souvent que les vannes s’ouvrent mais clairement le film a réussi à me toucher.

Vu le 24/02/2024 en VOst. (1h50) Sortie : 21 fev. 2024