Mickey 17

Héros malgré lui, Mickey Barnes se tue à la tâche… littéralement ! Car c’est ce qu’exige de lui son entreprise : mourir régulièrement pour gagner sa vie.

Bong Joon-ho livre une dystopie qui, sous ses dehors de science-fiction glacée, ne parle que de nous. Dans Mickey 17, il suffit de remplacer la planète hostile et la relations entre humains à bord du vaisseau par nos réseaux sociaux ou nos entreprises et le décor est posé. L’humain y est jetable, remplacé à la moindre erreur, cloné sans même avoir droit à un moment pour exister vraiment. Bienvenue dans le futur… ou plutôt dans un présent à peine caricaturé.

Robert Pattinson incarne Mickey, un homme dont la vie vaut moins que sa mission. Cloné à chaque décès, il devient le cobaye permanent d’une colonisation spatiale absurde, dirigée par un commandant grotesque campé par un Mark Ruffalo en roue libre, clone improbable de Musk, Trump et autres despotes déguisés en visionnaires. Le personnage de ce dernier est un peu too much alors que Pattinson s’en sort assez bien en termes de jeu surtout avec les différents clones.

La première moitié du film est réussie: humour noir, satire politique, références existentielles, et cette manière bien à Bong Joon-ho d’observer l’absurde avec une tendresse amère. Les dialogues piquent, les regards en disent long, et l’ambiance est délicieusement malaisante. On rit jaune. On pense. On observe.

Puis, sans prévenir, le film bascule. Il se fait plus bruyant, plus clinquant, plus spectaculaire. La satire cède le pas au blockbuster pur jus, avec ses effets spéciaux, ses séquences d’action et ses rebondissements parfois gratuits. Dommage : l’équilibre se brise, et le propos, pourtant fort, devient un peu flou, englouti dans le décor.

Ce n’est pas un film parfait. Certaines charges tombent à plat, on pousse parfois le curseur trop loin, et le scénario peine à boucler ses multiples pistes. Mais il y a dans Mickey 17 une énergie, une urgence, une forme de mélancolie aussi, qui nous rappellent à quel point le cinéma peut être un révélateur. De notre absurdité collective, de nos rêves brisés, de notre capacité à survivre malgré tout.

Bref, on aurait pu  être transportés plus loin, plus haut. Mais même à mi-chemin des étoiles, le voyage vaut le détour.

Vu le 05/03/2025 en VOst. (2h17) Sortie : 5 mars 2025

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  • Publication publiée :9 juillet 2025
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