Lucy

Bien malgré elle, une étudiante développe ses capacités cérébrales au maximum et se découvre de nouvelles aptitudes…

Une fiction trop ambitieuse ?

Luc Besson revient au cinéma avec (encore) une héroïne qui va en voir de toutes les couleurs mais qui sait rendre la pareille : Lucy campée par S.Johansson.

A l’inverse d’Under the Skin où on la voit impassible pour devenir peu à peu humaine, on trouve ici la démarche inverse. En effet, plus elle conquiert son cerveau plus elle est déphasée avec une fin proche de Her. Rien à redire sur le jeu de l’actrice qui, quasiment présente dans tous les plans, trouve sa place dans le film, l’action, l’histoire et joue encore avec son image le temps d’une scène où son visage se déstructure.

Le scénario mélange règlement de comptes avec un gang asiatique, questions existentielles, « pouvoirs surnaturels », fusillades et poursuites effrénées. Les scènes de pétarade au bout d’un canon de fusil ou d’un pot d’échappement sont bien filmées, dynamiques, divertissantes : réussies. Les pouvoirs qu’elle va pouvoir utiliser sont pour certains bien pensées et bien utilisés à l’écran. Pour les scènes informatives et scientifiques sur l’évolution de Lucy en revanche: sa pêche !

Morgan Freeman est le principal à se charger de ces scènes. Scientifique du film, il fait des conférences Powerpoint sur l’évolution, s’entretient avec ses collègues et explique aux spectateurs la théorie qui devient réalité devant nos yeux. Néanmoins, on sent que son choix de casting est assez « marketing » et que son personnage cible un public nord-américain. Je chipote m’enfin la scène où il tient une conférence est assez ridicule dans le dialogue avec les étudiants. De plus, il utilise des images scientifiquement fausses et sortant des chiffres ou dates clefs de la cellule à l’Homo sapiens qu’il faudrait vérifier étant donné que j’ai tiqué mais difficile sur le moment de s’y attarder et d’être sûr.

Le film durant 1h30 et l’action étant très présente, on passe assez vite sur ces informations ? Tant mieux ?

Notons tout de même quelques coupures à la Tree of Life avec des images de nature, des représentations artistiques de l’univers et encore une fois une chronologie de la Terre mise à mal. Passons aussi sur l’australopithèque montrée comme ancêtre de l’Humanité… surtout, mais je peux me tromper, après avoir vu un semblant de dinosaure dans les parages…

Le film fonctionne, c’est indéniable, on passe un bon moment. Besson maitrise les fusillades, les poursuites, le dynamisme de l’histoire. Dommage qu’il ait voulu en faire quelque chose d’existentielle et que l’on sente de temps à autres que le public américain est quand même bien ciblé.

Aurait-il eu du mal à faire passer ce qu’il voulait ? Trop éparpillé ? On sent bien qu’il veut nous amener sur le futur de l’Homme, de la technique, de la dématérialisation actuelle… Être partout et être nulle part à la fois ?

Bref, divertissant, on ne voit pas passer le temps, de bonnes idées visuelles autour d’une bonne actrice. Audacieux, le blockbuster est scientifiquement et dans le fond maladroit…

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  • Publication publiée :11 août 2014
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