Jiro rêve de voler. Portant des lunettes, il décide de devenir ingénieur pour construire l’avion de ses rêves…
Annoncé comme le dernier film de Hayao Miyazaki, pour ma part il s’agit du premier !
Fondé sur la vie de personnages réels, le film retrace ainsi la vie de Jiro Horikoshi qui créa le chasseur Zéro utilisé lors de la seconde guerre mondiale. Au-delà d’une simple biographie romancée, l’histoire permet tout bonnement de parler de la vie dans sa simplicité et sa complexité.
Une histoire historique avec le séisme de 1923, avec les prémices socio-politiques de la guerre et la tuberculose touchant une grande partie de la population. Une histoire d’amour passionnée, avec Naoko. Une histoire légère montrant que la vie est belle et une histoire dramatique montrant qu’elle est aussi triste. Tout le long, on ballote ainsi entre le bonheur et la tristesse, le partage et l’égoïsme ou encore le rêve et la réalité.
Car s’il n’y a pas de sorcière, de château volant ou que sais-je encore, on découvre le monde que se crée Jiro dans ses rêves. Une façon d’adoucir le contexte assez dur du film, une façon aussi de mettre en avant la démarche inventive de Jiro face au bilan historique de sa création.
Le film, même si ce n’est pas son thème, aborde la guerre d’une façon assez étrange. La représentation des militaires ainsi que la distance mise par Miyazaki entre son personnage principal et le pouvoir en place sont assez troublantes…
Enfin, à côté de cela, il y a le dessin, l’animation et la musique. Si le style de dessin est particulier avec une patte assez « enfantine », c’est fluide et la musique rend le tout sublime. On retrouve ce petit quelque chose, comme souvent dans les films japonais dramatiques et réussis, qui mélange nostalgie, mélancolie et poésie. Oui ce petit truc qui arrive à titiller la corde pouvant vous bouleverser.
Ce petit truc porté par le vent et que l’on perçoit tout le temps. Il souffle sur le lit d’un ruisseau, sur les ailes d’un avion de papier ou dans les cheveux de Naoko. Il fait danser la fumée de cigarettes, entretient un feu destructeur et apporte des événements terribles. « Le vent se lève : il faut tenter de vivre »
Pour finir dans cette optique, on ne peut qu’apprécier la VO offrant aux personnages tout leur charme même si cela fera rire le public à plusieurs reprises.
Si d’apparences, le film peut sembler adéquate pour un jeune public, sachez qu’il ne l’est pas ! Durant deux heures, peu d’éléments et d’actions peuvent faire rire un enfant et les faits qui se déroulent sur grand écran n’intéresseront pas un jeune public d’autant plus s’il doit lire des sous-titres.
Bref, c’est très beau, c’est bien fait, on ne s’ennuie pas. On ressent plein de choses !

Vu en VOst le 28/01/2014. Sorti le 22/01/2014. (2h05)