De son enfance dans les champs de coton à l’élection de B.Obama, Cecil Gaines a été majordome à la maison blanche…
Basé sur une histoire vraie, le film raconte la vie de Cecil à la façon d’un Forrest Gump qui se veut beaucoup plus sérieux et plus grave dans sa façon de traiter les différents sujets. Car grâce à ce personnage qui de temps fait le narrateur, on retrace l’Histoire américaine. Que ce soient les grandes étapes qui ont mené à l’égalité entre blancs et noirs, les influences socio-culturelles des différentes décennies, on a aussi le droit à quelques moments de légèreté.
Les décors sont assez nombreux et on sent qu’ils ont été travaillés. Les costumes ne sont pas en reste puisqu’ils varient selon les époques et selon les lieux. Ainsi, à la maison blanche, chez Cecil ou bien les endroits où son fils se retrouve sont autant de lieux qui profitent tous d’un style qui leur est spécifique. Pour résumé, c’est bien filmé.
C’est aussi soigné côté acteurs. F.Whitaker montre une interprétation d’une très grande qualité le tout en restant dans une certaine sobriété. Entre les dents qui se serrent dans le bureau ovale, sa relation pas toujours très simple avec sa femme ou son fils, il arrive à transmettre une bonne humeur mélangée à une certaine mélancolie grandissante. O.Winfrey, pour son premier grand rôle s’en sort bien. J’ai beaucoup apprécié D.Oyelowo, le fils qui reflète à sa façon le conflit intérieur de Cecil, leur différence de points de vue et qui permet d’introduire M.Luther King. De très nombreux personnages secondaires portent aussi le film.
Petit bémol du côté des présidents ! Les acteurs ne sont pas tellement en cause, mais quand on va voir le majordome on s’attend à plus d’interactions entre le personnage principal et les différents présidents qui emménagent. Or ils n’apparaissent que très rarement ne permettant pas du tout de se faire une idée sur leur caractère. Ainsi R.Williams passe en coup de vent, J.Cusack aussi. On retiendra au moins les mesures qu’aura pris chacun d’entre eux.
Dommage que l’on note un aspect fabriqué dans une optique d’obtenir quelques statuettes. Si F.Whitaker mérite si ce n’est plus que Day-Lewis une récompense, le montage aurait pu se permettre moins de coupure et d’être plus osé. Après Paperboy, le réalisateur aura sûrement pris des gants.
Bref, c’est intéressant, c’est émouvant, et à part pour ma part quelques légères longueurs : le film est réussi.
Vu en VOst, le 09/10/13. Sorti le 11/09/13. (2h10)