La Petite sirène

Alors qu’il est interdit aux sirènes d’interagir avec les humains, Ariel sent pourtant qu’elle doit suivre son cœur. Elle conclut alors un accord avec Ursula, la terrible sorcière des mers, qui lui octroie le pouvoir de vivre sur la terre ferme, mais sans se douter que ce pacte met sa vie – et la couronne de son père – en danger…

Est-il possible d’ignorer complétement le film d’animation de 1990 ?

Force est de constater que non. Commençons par aborder la nouveauté que cette nouvelle version offre, à savoir le réalisme recherché. En 2019, Le Roi Lion arrivait à tirer son épingle du jeu en proposant une savane magnifiquement retranscrite avec des animaux criant de vérité: les textures et les jeux de lumières étaient beaux ! (surtout en revoyant la bande-annonce). La Petite Sirène a du mal de son côté à trouver sa place entre une approche naturaliste pas des plus réussie et des créatures fantastiques aux graphismes quelque peu loupés. On le ressent pendant le film même si on arrive à suivre les 2 heures sans être trop perturbé.

Les environnements marins sont assez peu diversifiés et si certaines espèces rendent bien, les sirènes et Ursula par exemple ont du mal à s’intégrer visuellement dans cette aventure musicale. Pour ce qui est de l’eau, quand la surface n’est pas loin pour faire contraste, ça fonctionne comme lors du sauvetage d’Eric. Sinon, pour les scènes « sous l’océan », c’est bien moins concluant.
Il est clair que l’animation permettait une liberté et un visuel qui font défaut ici. Elle rendait les personnages plus attachants, plus drôles et leur permettait également de s’intégrer au monde des humains. Ici, Polochon devient visuellement bien moins sympathique et surtout très secondaire. Eureka sauve un peu l’aspect humoristique.

Il n’en reste pas moins une histoire qui plaira encore aux plus petits comme aux plus grands. Les acteurs rendent l’histoire vivante et presque captivante. Quelques différences scénaristiques et quelques petits ajouts plus ou moins intéressants. On retrouve bien entendu certains plans ou scènes inéluctables comme la scène sur le rocher avec les vagues se jetant dans le dos de Ariel. Celle-ci ne fonctionne pas aussi bien que celle de la balade en barque ou de la chanson « Sous l’océan » qui sont assez plaisantes. La scène avec Louis le cuistot est absente, quel dommage !

Un film plus à l’aise dans sa dimension musicale que sous l’eau.

Difficile de juger, en version française, les performances vocales des acteurs à l’écran mais l’investissement de ces derniers pendant les chansons ne fait aucun doute et on sent clairement que Halle Bailey est dans son élément. Elle semblait plus effacée sans sa voix lorsqu’elle gagne ses jambes et la terre ferme. Est-ce encore l’animation qui permettait à la petite sirène de faire passer plus d’émotion sans sa voix ?

En tout cas, elle parvient à balayer toute polémique et pour ceux qui critiquaient le film en le qualifiant de « woke »: ils seront déçus. En effet, aucune réelle prise de risque n’a été faite pour moderniser le récit si ce n’est quelques modifications légères de certaines paroles. On retrouve les mêmes clichés…
Dommage, parce qu’après la scène du sauvetage où Ariel à la part belle, le prince prend le dessus quasiment tout du long en devenant presque le personnage principal du film. Notre petite sirène est éblouie par ce dernier et s’efface à de nombreuses reprises. L’idée nouvelle dans le film de lui faire oublier qu’elle a 3 jours pour embrasser le prince lui fait encore plus subir les choses !

Une petite déception avec Melissa McCarthy. On sent la bonne volonté et l’investissement pour donner corps au personnage d’Ursula mais on n’y est pas encore une fois au niveau des effets qui l’accompagnent: les sorts, la « magie » le côté effrayant…

Bref, cette adaptation en live-action apporte un visuel technologique différent mais pas toujours réussi et adapté pour un film fantastique de ce type. On n’y retrouve pas vraiment le charme et l’humour du film original. Pour une séance à 18 heure, un samedi, avec de jeunes enfants dans la salle: peu de rires et une scène finale avec Ursula semblant moins ambitieuse. Moins déçu néanmoins que par Aladdin.

Vu le 27/05/2023 en VF. (2h10) Sortie : 24 mai 2023

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  • Publication publiée :27 mai 2023
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