Gladiator II

Interdit – 12 ans

Des années après avoir assisté à la mort du héros vénéré Maximus aux mains de son oncle, Lucius est forcé d’entrer dans le Colisée lorsque son pays est conquis par les empereurs tyranniques qui gouvernent désormais Rome d’une main de fer. La rage au cœur et l’avenir de l’Empire en jeu, Lucius doit se tourner vers son passé pour trouver la force et l’honneur de rendre la gloire de Rome à son peuple.

Faire une suite à Gladiator semblait peu attendue, tant le premier film, devenu culte, avait laissé une impression indélébile et une vraie fin. Si cette suite tient une certaine cohérence narrative et conserve des éléments emblématiques du premier opus, comme le Colisée, les jeux d’arène, et l’atmosphère de la Rome antique, elle peine toutefois à retrouver la grandeur et l’intensité de son prédécesseur. Les attentes et les comparaisons sont inévitables et, à bien des égards, Gladiator 2 semble en souffrir.

Côté visuel, le film propose des décors réalistes et nous replonge dans l’ambiance de l’arène. Cependant, il manque une certaine profondeur d’atmosphère : là où Gladiator premier du nom jouait habilement des contrastes entre les couleurs froides des champs de bataille et la chaleur de Rome, cette suite semble visuellement moins marquante. Si le rythme est suffisamment soutenu pour éviter l’ennui, le film manque de plans marquants et de cette tension qui rendait l’arène et le public si vivants, presque palpables. Les scènes de combat, bien que soignées, n’atteignent pas l’intensité des affrontements d’antan, et certaines tentatives de spectaculaire, comme l’arène transformée en bassin peuplé de requins, finissent par sembler un peu superficielles. D’autant que les scènes s’enchainent assez rapidement…

Le scénario introduit de nouveaux personnages au potentiel certain, comme le général interprété par Pedro Pascal et les jumeaux empereurs, mais le développement de ces protagonistes reste décevant. Plutôt que d’enrichir le récit, ils semblent parfois n’être que des prétextes à des intrigues politiques, sans envergure ni complexité marquante. Les personnages peinent à incarner la profondeur et les conflits intérieurs qui faisaient la force des relations entre Maximus, Commode et Lucilla dans le premier film. Paul Mescal, dans le rôle de Lucius, livre une performance physique honnête, mais son personnage reste distant, peu attachant, et manque de la prestance nécessaire pour porter une telle suite.

Certains éléments, comme le bruit de la foule ou l’immensité de l’arène, qui renforçaient le caractère immersif du premier film, sont ici dilués, et les effets visuels s’avèrent parfois discutables, comme avec l’ajout d’un singe au design maladroit ou d’un rhinocéros finalement peu convaincant à l’écran. Le film flirte avec l’épique mais n’arrive jamais à transmettre cette même intensité dramatique, malgré un casting de qualité. Les émotions, si fortes dans le premier opus, laissent place à un récit quelque peu creux et qui, malgré quelques tentatives, n’arrive pas à toucher le spectateur à l’exemple du début avec la mort de la femme de Lucius et la tentative de rêves avec le fleuve emportant sa femme façon Styx qui n’émeut pas .

Bref, Gladiator 2 se révèle être un divertissement correct qui pourrait captiver certains amateurs de péplums en quête de spectacle. Mais il n’est ni assez passionnant, ni assez surprenant pour laisser une empreinte durable. La comparaison avec le premier film ne lui est vraiment pas favorable, et la suite finit par tourner en rond, multipliant les références sans parvenir à égaler la dimension épique et émotionnelle de son prédécesseur. Peut-être trop sage dans sa réalisation et dans sa narration, Gladiator 2 laisse juste un goût de nostalgie du premier opus: l’envie de revoir le 1er se fait sentir alors qu’il est certain que je ne revisionnerai pas ce dernier opus !

Vu le 13/11/2024. (2h30) Sortie : 13 novembre 2024

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  • Publication publiée :14 novembre 2024
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