Martin, reconverti en boulanger après avoir travaillé dans l’édition à Paris, va voir sa routine en Normandie chamboulée quand il apprend que ses nouveaux voisins s’appellent Bovery. En effet, les ressemblances avec l’œuvre de Flaubert sont troublantes…
Plus agréable que Flaubert !
Gardant un mauvais souvenir de l’œuvre littéraire et ayant à l’époque préféré regarder l’adaptation cinématographique de C.Chabrol, cette comédie fait quelques références à l’œuvre mais ne nécessitent aucunement une connaissance approfondie du livre.
Ponctué d’anglais, le récit est assez agréable à suivre d’autant plus que F.Luchini se fait le narrateur/metteur en scène de l’histoire. Un peu à la façon de Dans la maison où il faisait déjà l’interprétation des récits de son élève.
Les parallèles avec Flaubert sont nombreux, mais ici, avec une part importante de comédie, on est beaucoup dans le stéréotype burlesque. Certaines scènes ne manquent néanmoins pas de sens et de beauté. Tout d’abord par l’aspect charnel de G.Arterton mais aussi par la détresse de son personnage entre rêves, désirs et déceptions. Ici aussi, on retrouve un personnage connu : celui de Tamara Drew.
L’humour est donc présent mais discret, on ne tente pas de vous faire poiler à gros coups de vannes ou autres subterfuges lourdauds. La tristesse de certaines scènes reste réaliste car là aussi pas de chien qui meurt sur une musique au violoncelle pour vous donner la larme à l’œil. La sincérité du ridicule qui touche parfois les personnages est touchante.
Un côté préfabriqué ?
Luchini en boulanger, pétrissant et faisant cuire son pain entre deux balades dans les forêts de Normandie pourquoi pas. De temps en temps, on se dit que c’est un peu trop exagéré. D’autant plus, que le regard de la jeune anglaise sur la France, le pain, vient amplifier un côté un peu artificiel. La réalisatrice profite néanmoins de cet aspect pour jouer sur la sensualité d’une bouchée de pain ou encore la mélancolie d’une pluie tombant sur une bicoque en triste état.
Bref, les affabulations de Martin et l’image du film permettent de passer un bon moment.

Vu le 10/09/2014.