Paul Atreides s’unit à Chani et aux Fremens pour mener la révolte contre ceux qui ont anéanti sa famille. Hanté par de sombres prémonitions, il se trouve confronté au plus grand des dilemmes : choisir entre l’amour de sa vie et le destin de l’univers.
Le temps de l’action !
Denis Villeneuve, dans cette suite, s’attaque à approfondir les relations entre les personnages et les factions politiques. Il explore davantage la culture des Fremens ainsi que les machinations des Harkonens, offrant ainsi une perspective plus nuancée sur l’univers de Dune et bien plus animée que le 1er opus.
Les paysages désertiques sont magnifiquement rendus, chaque plan est une œuvre d’art visuelle. Les choix stylistiques, notamment pour représenter le monde des Harkonens ou des Sietchs des Fremens, sont saisissants de réalisme et d’originalité ce qui contribue à l’immersion dans l’univers de Dune. La bande-son, avec ses vibrations graves et envoûtantes, renforce l’atmosphère épique du film. Une sorte de « gutturalité » qui se propagent dans nos tripes surtout en IMAX.
Les performances des acteurs, dont Timothée Chalamet et Austin Butler, sont remarquables. Chalamet incarne avec intensité le rôle de Paul Atreides qui est hanté par la décision qu’il va falloir prendre sachant qu’il voit la fin de l’Humanité se produire, tandis que Butler apporte une profondeur toute particulière à son personnage Harkonen au vu de son côté psychotique. Leur dynamique à l’écran captive l’attention et ajoute une dimension supplémentaire à l’intrigue puisque l’on essaye de montrer au spectateur l’importance des Bene Gesserit qui sont derrière l’existence de ces deux hommes par sélection artificielle de patrimoine génétique des grandes maisons.
Par ailleurs, la Missionaria Protectiva qui permet de protéger et guider le chemin de Paul fait aussi écho à un changement fondamental dans le rôle de Chani joué par Zendaya. Alors que Stilgard est un fervent croyant du Lisan al Gaïb, Chani dans le film ne l’est pas du tout et s’oppose au choix de Paul d’embrasser le mythe et donc le rôle du Messie. Cette différence par rapport au livre est assez réussie et intéressante à voir, l’actrice offre une belle performance.
Une œuvre trop ambitieuse pour l’adapter ?
Denis Villeneuve, dans cette suite, s’efforce de creuser les relations entre les personnages et les factions politiques, mais il se heurte aux limites de l’adaptation cinématographique. Malgré son travail remarquable, il ne peut pas explorer tous les thèmes politiques complexes ou écologiques liés au fonctionnement des vers et de l’épice sur la planète Dune. Certaines nuances, comme les interactions avec les guildes (celle des navigateurs qui utilisent l’épice pour les voyages spatiaux) ou les implications écologiques plus profondes, restent sous-développées dans le film. Les mantats disparaissent alors que présents dans le 1er film (Villeneuve s’est justifié de ce choix difficile lors de la sortie). Et puis on nous parle de têtes nucléaires au lieu d’aborder la réserve d’eau (qui est pourtant montrée dans le film !) qui peut bouleverser le cycle écologique de Dune.
L’importance d’Alia, la sœur de Paul, qui a ingéré lors de la grossesse l’épice ingérée par Dame Jessica est plus ou moins montrée mais on se demande bien comment tout cela va évoluer alors que Herbert complexifie encore la suite.
Bref, malgré ces ajustements, Villeneuve parvient à capturer l’essence de Dune et offre un spectacle cinématographique fascinant. Et si, les attentes sont déjà grandes pour la suite, on a hâte de le voir approfondir davantage cet univers riche et complexe.

Vu le 03/03/2024 en VOst IMAX. (2h45) Sortie : 28 fev. 2024