Beetlejuice Beetlejuice

Après plus de trois décennies, Tim Burton ressuscite l’univers délirant de Beetlejuice avec « Beetlejuice Beetlejuice ». Ce film, à mi-chemin entre suite et reboot, nous replonge dans l’imaginaire gothique et farfelu du réalisateur, où nostalgie et modernité cohabitent pour offrir une nouvelle exploration de ce monde entre la vie et la mort.

L’intrigue se concentre sur la famille Deetz, qui retourne à Winter River après une tragédie. Lydia (interprétée par Winona Ryder) est désormais mère d’une adolescente « rebelle », Astrid (jouée par Jenna Ortega). C’est Astrid, par mégarde, qui ouvre un portail vers l’Au-delà, entrainant par la suite le retour du farceur et démoniaque Beetlejuice. Incarné par un Michael Keaton presque toujours aussi énergique et déjanté. Presque car il semble par moment un peu plus sage que dans le 1er opus.

Visuellement, Tim Burton reste fidèle à son style baroque et exubérant. Les décors et costumes flamboyants, ainsi que les effets spéciaux old school, confèrent au film une atmosphère délicieusement rétro. Ce retour à l’esthétique des années 80 ravira les fans de la première heure. Certains y verront une certaine redondance : malgré une profusion de couleurs et d’idées visuelles, on a parfois l’impression que Burton recycle un peu trop son propre univers.

Le scénario, quant à lui, se montre par moments décousu. Comme souvent avec Burton, le film se disperse dans des intrigues secondaires et des séquences absurdes, ce qui, bien que divertissant, peut donner une impression de fouillis. Cette anarchie narrative fait partie du charme de Beetlejuice, mais elle nuit parfois à la cohérence de l’ensemble. Néanmoins, on se rattrape avec les touches d’humour noir et les références à la pop culture qui parviennent à maintenir l’intérêt et le rythme pour le spectateur.

Le casting, dans l’ensemble, fonctionne bien. Jenna Ortega incarne une Astrid convaincante, qui fait écho à la Lydia adolescente. En revanche, Monica Bellucci, dans le rôle de l’ex-femme revenante de Beetlejuice, est malheureusement sous-exploitée, son personnage n’ayant que peu d’impact sur l’intrigue si ce n’est de donner un background au personnage de Beetlejuice. Un plaisir évident de retrouver Winona Ryder et Catherine O’hara !

Sur le plan musical, la bande originale remplace Belafonte par une ambiance disco-soul, ce qui apporte un souffle nouveau aux scènes musicales, sans toutefois atteindre le caractère iconique de celles du premier film. Le film trouve réellement son rythme dans sa dernière demi-heure, où Burton laisse libre cours à son imagination débordante, mêlant poésie gothique et humour macabre, mais la première partie peine à captiver autant qu’on l’aurait espéré.

Malgré ses imperfections et un certain penchant pour « s’auto-copier », « Beetlejuice Beetlejuice » parvient à offrir quelques moments d’inventivité. Si le film n’atteint pas la folie créative des débuts de Tim Burton, il n’en reste pas moins un divertissement efficace, qui plaira aux nostalgiques tout en séduisant une nouvelle génération ayant suivi « Mercredi ». Attention en revanche, certaines scènes sont quasiment identiques à la série et donne une trop forte impression de déjà-vu.

Bref, « Beetlejuice Beetlejuice » n’est pas une révolution dans le genre, mais c’est une suite généreuse, qui joue habilement sur la nostalgie et propose quelques bonnes idées délirantes. Cette comédie réussit surtout à offrir une certaine tendresse et peut-être, les années passant, une réflexion sur les liens familiaux qui survivent à la mort.

Vu le 12/09/2024. (1h40) Sortie : 11 septembre 2024

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  • Publication publiée :22 septembre 2024
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