La Salle des profs

Carla Nowak, professeure dans un collège allemand, se retrouve au cœur d’une série de vols qui vont secouer l’établissement. Alors qu’elle a mené l’enquête, elle est confrontée à une atmosphère de tension grandissante.

On est donc plongé dans un collège d’Allemagne avec une classe de 5ème. Le film offre un regard humain sur la vie dans un collège, mettant en lumière les opinions différentes en salle des profs et une direction impuissante mais se devant d’imposer les règles venant d’en haut et surtout la solitude que cela crée chez les individus.

Solitude de la professeure principale qui va se retrouver dans une situation délicate, seule pour faire des choix qui peuvent protéger ou gâcher le futur des enfants, seule face aux collègues et aux parents d’élèves qui peuvent très vite se retourner contre vous et venir pourrir une situation déjà gâtée. En voulant faire le bien, elle se retrouve à payer le prix fort. Être impuissant et subir en faisant bien son métier.

Leonie Benesh interprète avec brio son personnage et l’interaction dans l’établissement avec ses collègues est criant de naturel. L’image est celle d’un film de cinéma sans pour autant enlever l’aspect réel qui pourrait se rapprocher d’un documentaire. Le duo avec le jeune Leo Stettnish est efficace.

L’enquête initiale permet d’accrocher le spectateur, par la suite c’est la situation qui empire qui nous tient en haleine: jusqu’où ça va aller et comment ça va se terminer pour elle. Une montée en tension réussie même si la fin m’a laissé perplexe.

Quoi qu’il en soit d’un point du vue psychologique, le film aborde plusieurs thèmes qui s’entremêlent avec intelligence. Les stéréotypes culturels, sociétales et les fractures de plus en plus visibles au sein des classes sont abordées.

L’organisation des cours, le recrutement ou bien encore le fait que les professeurs semblent assurer plusieurs disciplines marquent des différences notables avec notre système: amusant. Le film arrive à construire une ambiance étouffante, un aspect huit-clos avec le bâtiment qui néanmoins fait sourire car en ne regardant que la fameuse salle des profs : je pense que tous les professeurs de France rêveraient d’avoir une salle comme celle-ci sans parler du reste du bâti…

Bref, un film réussi et qui, s’il se termine de façon un peu brouillonne, arrive à mêler de nombreux sujets de société dans un film qui intéresse aussi par ses mécanismes scénaristiques.

Vu le 12/03/2024. (1h40) Sortie : 6 mars 2024

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  • Publication publiée :18 mars 2024
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