Le Garçon et le Héron

Après la disparition de sa mère dans un incendie, Mahito, un jeune garçon de 11 ans, doit quitter Tokyo pour partir vivre à la campagne dans le village où elle a grandi. Il s’installe avec son père dans un vieux manoir situé sur un immense domaine où il rencontre un héron cendré qui devient petit à petit son guide et l’aide au fil de ses découvertes et questionnements à comprendre le monde qui l’entoure et percer les mystères de la vie.

Le chant du héron pour Miyazaki ?

Dès les premières images, pas de doute, on est en présence d’une création signée du réalisateur de 82 ans. L’époque, le drame, l’enfance et surtout le style de l’animation sont autant d’éléments qui fonctionnent à merveille pour porter à l’écran l’action, les sentiments et l’imaginaire du film. Il suffit de voir l’incendie, la course effrénée du jeune Mahito et les visages des autres habitants pour se rendre compte du travail et de la qualité de la réalisation.

L’introduction de Mahito est assez rapide tout comme l’arrivé du personnage du héron. Le mystère plane sur leur relation et reste assez confus tout au long du film. D’abord ennemi puis finalement ami, il faudra peut-être pousser un peu la réflexion, revoir le film (ou pas), pour identifier le sens caché de ce qui se déroule dans l’intrigue. La transfiguration de la réalité ? Du roi des perruches, à la grossesse de la tante, en passant par le retour de la mère sous forme d’enfant , ou bien encore la figure de l’ancêtre qui transmet à la nouvelle génération, et de cette tour-caillou qui fourmille de magie ! Il y a de quoi car j’oublie les pélicans, la mer maudite, le personnage de Kiriko, les « waramas », le père et son remariage…

Un labyrinthe de péripéties au risque de s’y perdre.

Toutefois, ce foisonnement d’idées, d’allégories et de thèmes risque de compliquer un peu trop l’histoire de Mahito, au détriment de l’émotion. Le film, bien que doux et porté par un personnage attachant, semble parfois trop emporté par un rythme effréné qui nous laisse peu de temps pour explorer en profondeur et ressentir les émotions véhiculées.

Pour pleinement entrer dans le film, n’y a-t-il pas un excès d’idées, un surplus d’allégories ? C’est un Ghibli, on a l’habitude néanmoins on avait toujours de l’humour, un sentiment qui permettait par empathie de s’accrocher à l’un des thèmes évoqués: ici, c’est assez difficile. Chose rare, et peut-être lié à d’autre facteurs, mais au moment où le film donne cette impression d’être perdu: une légère sensation de paupières lourdes s’est faite ressentir…

Enfin, quelque peu déçu par la bande originale, bien en deçà du niveau d’animation qu’elle tente de servir.

Bref, Le Chant du Héron est une œuvre d’animation de grande qualité, et il est indéniable que le travail est remarquable. Cependant, il semble un peu trop ambitieux, offrant un excès de lectures possibles, et donc légèrement chaotique. Après tout, nous étions prévenus : « Ceux qui cherchent à comprendre périront ».

Vu le 06/11/2023 en VOst. (2h00) Sortie : 1 nov. 2023

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  • Publication publiée :6 novembre 2023
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